Voici venu le dernier jour du mois, le jour du Grand Chantier, voici venue la suite des aventures de Camomille l’ourse gourmande.
L’épisode précédent est ici, les consignes du mois et la page de mots anciens tirée au sort sont ici.
DONC :
«Renversant, vraiment !», murmura Camomille les yeux écarquillés.
Là, devant elle, à mille lieues de la mer, loin, très loin du plus proche océan, un phare s’élançait au-dessus de la forêt, illuminant la canopée de son feu à éclipse toutes les vingt secondes ! Un sémaphore qui ne datait visiblement pas d’hier, mais n’était assurément pas là la veille !
En s’approchant, Camomille vit que la porte, à sa base, était entr’ouverte…
«Aujourd’hui est un grand jour, il se fait tard et je suis déjà en retard»,
se dit-elle. Mais comment résister ?
Camomille est ourse et n’en peut mais. Depuis que le monde est monde et que les ours y vagabondent, plus encore que les belettes, l’ourse est curieuse.
Et même Mathurin n’y peut rien.
Alors sans demander son reste notre mastozoaire plantigrade des pattes arrières abandonne le chemin, se faufile entre les arbres, dérange un nuage de mars qui virevolte au-dessus d’un champ de lys martagons, gagne l’entrée du phare, se glisse sous le massacre hideux qui en surmonte la voute, se saisit d’un martinet qui trainait là, l’allume et, tenaillée par la curiosité, s’engouffre dans l’escalier obscur qui monte, qui monte, qui monte…
Derrière elle, le vent a refermé la porte mais elle n’en a cure ; elle monte, elle monte, elle monte… et la tête lui tourne à force de grimper dans cet escalier en colimaçon.
Camomille est fatiguée et s’apprête à renoncer lorsqu’enfin, après ce qui lui a paru une éternité, elle débouche sur le balcon qui entoure la lanterne et là…
Je sais que vous n’allez pas me croire et pourtant Camomille me l’a confirmé cent fois.
Lorsqu’elle est sortie sur le balcon, le ciel était d’un bleu profond et rien – aucune terre, aucun arbre – ne s’interposait entre le phare et l’horizon ; pas de forêt, pas de champignons au pied du sémaphore mais des vagues et, à perte de vue, l’océan !
«Camomille», se dit-elle, «n’en déplaise aux apparences, ce drôle de chemin ne te mènera pas au ciel !»
La suite le 31 mai.
Et par ICI, les autres Grands Chantiers…
* Montages photos réalisés à partir d’images du Net
1Anne Lundi 30 Avril 2012 à 15:41
super ces montages, tu es sur tous les fronts, et tu excelles partout!!!
2AnneC Lundi 30 Avril 2012 à 16:00
OOooh…ça, c’est du chemin…et du Grand ! 😉
Camomille nous emmène au Pays du Tout Possible, génial ! ! Et toi, tu m’épates: alors, tu sais aussi faire du digital collage, pffffiouuuu, bravoooo !
3patchcath Mardi 1er Mai 2012 à 08:32
Jolie, la suite des aventures de Camomille! les photos sont très originales; il me tarde, non pas de vieillir, mais de voir toutes « ces » suites, toutes interprétées de façon très différentes
Merci
4quilt ranch Mardi 1er Mai 2012 à 11:32
Quelle belle poésie !
Bises et bonne journée
Denise
5sab Mardi 1er Mai 2012 à 21:50
« l’ocean c’est tellement mieux camarade mais avec du rhum c’est encore meilleur »
6chanelke Mercredi 2 Mai 2012 à 09:28
en mots et en images, images parfois plus surprenantes que les lettres, ton chemin nous laisse en haleine…
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7FilFollet Mercredi 9 Mai 2012 à 11:13
Je me demande bien qu’elle sera la suite…
8La Mère Castor Mercredi 9 Mai 2012 à 13:07
La vue sur la mer, quelle belle idée, merci beaucoup.
9zonzon Vendredi 11 Mai 2012 à 15:58
Camomille est une vraie aventurière !!! vivement la suite de ses aventures …
10ManinouMalou Vendredi 11 Mai 2012 à 22:54
J’en reste sans voix, quelle belle histoire.
Vivement la suite.
Bisous
11Cocottes et Fil Samedi 12 Mai 2012 à 08:32
J’ai raconté l’histoire de Camomille à Léo, son cousin, et il a adoré !
Il attend la suite…
(les carnets, les histoires, à quand ton premier livre ???)
12Arlette Vendredi 31 Janvier 2014 à 11:08
EPOUSTOUFLANT !!! ….
13Monika Vendredi 31 Janvier 2014 à 11:08
Une histoire de phare et d’océan … ça me plait bien ce voyage là !
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